Crise des réfugiés, impact des attentats, extrême radicalité du djihadisme laissant prospérer les amalgames… La France est sous tension. Les prochaines élections seront donc un enjeu non négligeable…
A écouter avec cet article : Faites un tour du côté de la chaîne Youtube Khaled Freak, il parodie et célèbre les personnalités politiques au moyen de la musique et du formidable outil qu’est le vocoder.
Si l’on écarte les cas particuliers ; les « moi j’comprends pas donc j’aime pas » et autres poétiques opinions, les jeunes s’intéressent généralement à la politique. On ne peut donc pas parler de « rejet » complet de la politique, même si le taux d’abstention des 18-25 ans lors des dernières élections (61%) prêterait gentiment à croire le contraire. La vérité est qu’il s’agirait davantage de frustration vis-à-vis des idées politiques, qui ne correspondraient en rien aux attentes des jeunes, d’un véritable manque de confiance envers les politiques, voire pour certains de vague incompréhension. En effet, un sondage de l’AFEV a démontré que 78% des jeunes souhaiteraient obtenir plus d’explications en classe sur la politique française. La volonté de cette majorité est, comme vous l’aurez déjà deviné, difficile à satisfaire dans le cadre de l’école, mais également et surtout légitime. Chanceux que vous êtes, vous qui lisez cet article et partagez cette volonté, car en vue des présidentielles 2017, et puisque voter est un droit mais aussi un devoir civique (tant qu’à le faire, autant le faire bien), on va tenter de démêler pour vous la complexité du tissu politique…
Plus de 80 candidats sont actuellement prétendants à l’Elysée, et chaque semaine il s’en déclare un nouveau. Pour ne pas avoir à rédiger un consistant ouvrage en 3 volumes, voici les principaux :
Commençons par les candidats de droite et du centre, avec en fin du voyage un bref détour à l’extrême :
A droite ou à gauche, les valeurs et les principes revendiqués sont, sur le fond, les mêmes. Mais si l’on se penche un peu plus sur leurs différents degrés et leur réelle application, ceux-ci divergent et se différencient. Pour être bref, les valeurs à droite sont celles du travail (le mérite doit permettre de s’enrichir), la sécurité, la patrie, la famille, l’ordre… Les Républicains (LR, anciennement l’UMP) est le parti le plus médiatisé; il rassemble des gaullistes, des libéraux et des chrétiens démocrates. La primaire de la droite et du centre se déroulera les 20 et 27 novembre prochains, et compte 7 candidats qualifiés. Nous en reparlerons d’ici peu puisque l’évènement est plus que proche.
Alain Juppé, 71 ans
Il est candidat LR, et c’est l’actuel maire de Bordeaux. Ancien conseiller, ministre et premier ministre, il propose, comme tous les candidats de son parti, une modification de la durée de travail, fixée actuellement à 35h. Il souhaite l’augmenter jusqu’à 39h. Avec lui, la retraite serait reportée à 65 ans, dans le public comme dans le privé, et l’ISF supprimé. Qu’est-ce que l’ISF ? Oh, juste un impôt sur le patrimoine concernant les personnes dont la propriété s’élève à plus de 1 300 000 €. Parmi ses promesses phares, on trouve aussi la diminution du nombre de fonctionnaires (sauf éducation, défense, justice…), compensée par une augmentation de leur temps de travail. « Sa priorité, c’est l’emploi » et il prévoit tout un projet fiscal pour atteindre ce sommet lointain et brumeux qu’est le plein emploi. Le droit d’asile est selon lui à revoir, et il prévoit également un rigoureux contrôle des frontières. Pour plus d’infos, jetez un coup d’œil à son livre-programme numérique « De vous à moi ».
Nicolas Sarkozy, 61 ans
Egalement candidat LR, c’est l’ancien président de l’UMP puis des Républicains. Avant de remplir son quinquennat très discuté de Président de la République en 2012, il fut maintes fois ministre. Sa position rappelle étrangement celle pour laquelle il avait opté en 2012 ; il privilégie les entreprises et les baisses d’impôts. Pour lui, la durée de travail au-delà des 35h devra être fixée en accord avec les salariés. Il opte pour un report progressif de l’âge de la retraite, et pour la diminution, plus conséquente que celle proposée par Juppé, du nombre de fonctionnaires. Il souhaite augmenter le délai pour une demande de naturalisation, stopper l’immigration économique et le regroupement familial, ainsi que la fin des menus de substitution à la cantine. Avec lui, les fichés S seraient placés en centre de rétention, et les étrangers expulsés. Sa solution miracle à la radicalisation des individus est ce que l’on appelle « centres de déradicalisation ». Je vous laisse vous faire une idée de son efficacité. Son livre-programme « Tout pour la France » vous éclairera sur les nombreux autres points de sa campagne.
François Fillon, 62 ans
Candidat LR, c’est un ancien sénateur, conseiller régional, député, maire, ministre et enfin premier ministre sous Sarkozy. Vous suivez ? Pour lui, tout comme pour Juppé, des accords fixeront la durée du travail, excepté dans la fonction publique où les 39h seront la référence. Il souhaite baisser les charges pesant sur les entreprises et sur l’investissement, et assouplir le droit du travail. Comme Bruno Le Maire, il souhaite que la recherche et l’innovation par les Universités soient valorisées. Avec lui, les langues et cultures d’origines dans l’enseignement seront supprimées, et ce dernier sera d’ailleurs obligatoire à partir de 5 ans. Il propose également le contrôle administratif du culte musulman tant qu’il ne sera pas « intégré » dans la République, l’interdiction de retour pour les français partis faire le djihad ainsi que leur déchéance de nationalité. Son dernier livre, « Faire », est sorti en 2015.
Bruno Le Maire, 47 ans
Au risque de paraître répétitif : c’est également un candidat LR, ancien secrétaire d’état et ministre. Il est actuellement député de l’Eure. Il souhaite faire de la France une « smart nation » en terme numérique. Il veut également supprimer un maximum de postes de fonctionnaires, plus encore que ses adversaires. De plus, il veut réformer l’espace Schengen, et trouve que la zone euro fonctionne mal. Il propose que le port de la burqa soit considéré comme un délit, et plus durement puni. Le projet de Notre Dame des Landes doit, pour lui, se réaliser. Il souhaite rétablir les peines plancher, et créer 10 000 places de prison. En matière de logement, il abrogera la loi ALUR. La recherche devra être favorisée au sein de l’Université, l’agriculture modernisée, l’ENA supprimée, et Pôle Emploi privatisé. Il a publié un contrat présidentiel, inspiré du peuple, de 1000 pages sur son site de campagne. Si vous êtes courageux, courez le lire.
Nathalie Kosciusko Morizet, député de l’Essonne et ancienne ministre et porte-parole de Nicolas Sarkozy, est également prétendante à la location de l’Elysée, et devra affronter l’urne de la primaire le 20 novembre prochain. Tout comme Jean François Copé, l’amoureux des pains aux chocolat également Maire de Meaux, et Jean Frédéric Poisson, député, maire et Président du parti Chrétien-démocrate. Nous reviendrons sur leurs candidatures dans la mesure ou ils franchiraient le cap de la primaire.
Marine le Pen, 48 ans
Candidate et présidente du Front National, représentant l’extrême droite et ses valeurs nationalistes, c’est la conseillère régionale du Nord Pas de Calais. Elle propose l’abandon des interventions en Libye et en Afghanistan, et une lutte contre l’immigration clandestine (remise en cause des Accords de Schengen, suppression du droit du sol…) Avec elle, 2% du PIB seraient consacrés à la défense. De plus, une politique de tolérance zéro serait appliquée : les violences scolaires et envers les forces de l’ordre seraient sévèrement réprimées. Son souhait est de rétablir la peine de mort, ou l’instauration de la perpétuité réelle, et de bannir le communautarisme. Elle propose la préparation de l’arrêt de l’euro et la réintroduction du franc comme monnaie unique, l’abrogation du mariage pour tous et son remplacement par une amélioration du PACS, ainsi que la fin de la politique du 1 sur 2 (non remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite).
Essayons à présent de définir la notion de gauche en politique :
Le plus souvent nous la rattachons à des valeurs comme la Justice sociale, l’égalité, la solidarité, ou encore l’humanisme. Le problème étant que ces valeurs créées des courants, mouvements et partis politiques qui se révèlent parfois très différents et contradictoires les uns des autres. De nos jours, la gauche représente donc à la fois le parti socialiste, Europe écologie les verts, le parti communiste français, le parti de gauche, le front de gauche, et le parti radical de gauche. Il est vrai que ces nombreux partis finissent par nous embrouiller, c’est la raison pour laquelle nous allons étudier le programme de leurs principaux candidats :
Après quelques hésitations (Sinon ce ne serait plus de la politique !), il semble qu’une primaire ait finalement lieu le 22 et 29 janvier 2017. En revanche celle-ci ne concernera que le parti socialiste et quelques groupes écologistes. Les candidats ont pour le moment jusqu’au 15 décembre 2016 pour se décider. Examinons ensemble les principaux ainsi que quelques points importants de leurs programmes :
Arnaud Montebourg, 53 ans
Il fut ministre de l’Economie en mars 2014, promotion de courte durée puisqu’il démissionne en août après avoir pris position contre la ligne économique du gouvernement. Quittant ensuite la scène politique pour le monde de l’entreprise, c’est contre toute attente qu’il revient pour les présidentielles, se munissant d’un « projet France ». Il veut un état fort ! Et il compte pour cela miser sur le made in France. Sa relance de l’économie se fera par les PME (petites et moyennes entreprises). Pour cela il leurs réservera 80% des marchés publics pendant 8 ans. S’il est élu, il rétablira un service militaire, mixte et obligatoire pour 6 mois. Il souhaite annuler les hausses d’impôts des cinq dernières années afin d’améliorer le pouvoir d’achat. Enfin, Il veut un changement de la politique européenne en demandant : un « Mandat de dépassement des traités européens et de refondation de l’union européenne ». Son but est d’arriver à taxer les commerces de marchandises et les flux commerciaux pour ainsi favoriser l’économie française. Pour finir il aimerait réduire le nombre de députés élus (à la proportionnelle intégral) en choisissant à la place des citoyens tirés au sort pour siéger au sénat.
Benoit Hamon , 49 ans
Ancien député des Yvelines et porte-parole du PS, il est nommé par Manuel Valls comme ministre de l’éducation nationale mais démissionne également en opposition à la ligne économique gouvernementale. Sa campagne est axée sur le chômage et la pauvreté. Pour cela il propose une réduction du temps de travail et l’instauration d’un « revenu universel d’existence » : Il s’agit d’un revenu versé à chaque personne (durant sa vie) indépendamment de son travail, pour qu’il puisse vivre. Ce projet vise ainsi à éliminer les aides financières, les primes d’activités, les assurances vie mais aussi les taxes, comme le RSA. Son but est de créer une économie sociale et solidaire. S’il est élu il souhaite également abroger la loi travail et légaliser le cannabis.
Marie-Noëlle Lienmann, 65 ans
Elle est connue pour avoir fondé avec Jean-Luc Mélenchon le courant de gauche socialiste, et fait partie du bureau national du PS. Elle est sénatrice de Paris, et est pour le moment la seule candidate féminine de la gauche. Elle se présente avec un projet de « justice sociale » , et veut faire une relance de 35 milliards d’euros dès 2017 pour valoriser les petites retraites et assurer les revenus de base pour les moins de 28 ans. Elle veut également augmenter le SMIC à 1500 euros, réduire la semaine de travail à quatre jours et supprimer le 49.3. Pour finir elle veut que le premier ministre ne soit plus nommé par le président mais par le parlement.
Jean-Luc Mélenchon, 64 ans
Il a été ministre de l’enseignement professionnel mais il est surtout connu pour avoir fondé le front de gauche en 2008. C’est en tant que son représentant qu’il se présente aux élections de 2012, dont il sort avec 11,1% des voix au premier tour. Il est le candidat de « la France insoumise », slogan à son image puisqu’il refuse de participer à la primaire et préfère se lancer directement vers les présidentielles. Anticapitaliste, réformiste, il veut une nouvelle constitution : La 6eme république, avec un pouvoir à l’initiative populaire. Son plan : Partager les richesses avec des impôts payés selon les moyens réels, ainsi qu’une baisse du temps de travail. Il veut planifier l’écologie et employer de grands moyens (budget et mains d’œuvres qualifiée) dans la transition énergétique (passer aux énergies aux renouvelables). C’est pour lui une question vitale. Mais son second but est de sortir des traités européens pour permettre une liberté d’action de l’état afin qu’il ne dépende pas de la commission européenne (il s’oppose radicalement au projet de marché commun avec les Etats Unis).
François Hollande, 62 ans
Même si le doute plane encore quant à la candidature de l’actuel chef de l’Etat (celui-ci a en effet déclaré ne prendre de décision qu’en fin d’année) nous pouvons toutefois observer les signes d’un début campagne. La seule chose qui pourrait retenir le président est son impopularité (4% de français satisfaits), il n’est pour le moment pas dans les favoris de la primaire et son bilan reste toujours très contesté. Sans parler de « programme », François Hollande a déjà annoncé vouloir mettre l’accent sur le social, la fiscalité et la sécurité. En bref il ne souhaite pas créer un bilan prolongé, en abordant la question du chômage. D’après Europe 1, il souhaiterait également mettre en place une réforme constitutionnelle, qui lui permettrait de faire avancer le système législatif plus rapidement. Les lois économiques, sociales ou ayant un rapport avec la sécurité seraient adopté dans un délai de 70 jours.
Emmanuel Macron, 38 ans
Ancien banquier d’affaires chez Rothschild puis ministre de l’Economie, c’est le président du mouvement « En marche ». Il a une formation politique en marge et souhaiterait s’affranchir, casser le système des partis, par conséquent il n s’en réclame d’aucun. Tout fraîchement entré en lice, (Mercredi matin, pour être précis) le candidat qui fait déjà la Une de tous les journaux et magazines. C’est un libéraliste du point de vue politique et économique. Il n’a pas clairement dévoilé de programme mais tend à s’exprimer sur plusieurs grands thèmes. Il souhaiterait traiter le sujet Libyen, modifier l’ISF, ou encore lutter contre le voile forcé par l’éducation morale et civilisationnelle. Concernant l’économie française, Macron souhaite opérer une véritable “révolution” sans pour autant sortir du système. Il libéraliserait l’économie, en privatisant certains secteurs publics comme celui de la santé. Selon lui, les 35h doivent rester la référence légale, mais le temps de travail pourra être négocié de façon plus souple au niveau de l’entreprise. Il souhaite moderniser les entreprises et former les employés. De plus, l’ex-ministre est entièrement contre l’idée de déchéance de nationalité. Il souhaite « refonder la Sécurité sociale » pour « créer de nouvelles sécurités individuelles ». Lors d’une interview, il soutient « ce n’est pas être populiste que de parler au peuple, ou alors je revendique de l’être. »
En dehors des principaux candidats aux trois grandes primaires, plusieurs initiatives tentent de propulser des candidats citoyens à la présidentielle 2017. C’est le cas de « La Primaire.org ». Un site ouvert à tous, vous proposant de voter et de co-construire les projets politiques, afin qu’il en émane la meilleure proposition de candidat pour 2017. Allez y faire un tour, ça ne coûte rien ; ce sont des gens comme vous, comme moi et comme vos parents qui tentent seulement de changer les mécanismes d’un système déjà très encrassé, avec des initiatives et des projets loin d’être conventionnels. Et ça fait du bien. De plus, de nombreuses personnes issues de partis politique mineurs (Parti de la France, Mouvement républicain et citoyen, Parti ouvrier indépendant…) se sont également déclarés candidats.
Et les jeunes, dans tout ça ?
Face à cet afflux de candidats citoyens inconnus du grand public et éclipsés par l’hypermédiatisation des gros candidats, nous nous sommes posés la question du rôle et de l’opinion des jeunes (et des moins jeunes), vis-à-vis de l’engouement présidentiel actuel.
Nous avons pu observer que la plupart des jeunes se sentent concernés par la politique en France, or ce n’est pas pour autant que tous s’y intéressent forcément. Une élève du Lycée Grandmont, à Tours, nous a brillamment fourni son explication personnelle : « Si on s’intéresse peu à la politique, c’est parce que les politiques s’intéressent peu à nous ».
Nous leur avons demandé s’ils avaient confiance en ces politiques, et malgré ce vaste terme, certaines personnes nous ont répondu : « Ils ont fait pas mal d’erreurs… je conçois que leurs tâches soient difficiles, mais en tant que jeunes, nous sommes un peu perdus, nous n’avons plus vraiment confiance ». Mais alors, d’où vient ce sentiment ? « Ils prononcent des discours compliqués, au message flouté par des termes ultra techniques, c’est assez dur d’y croire quand on a tout simplement pas l’impression qu’ils s’adressent au peuple, et encore moins aux jeunes ». Concernant la question du vote en 2017, il y a ceux qui n’auront pas la majorité mais qui auraient aimé voter, ceux qui voient cela comme une lointaine galère réservée à leurs parents (puisque les répercussions ne les concerneront pas directement) et puis ceux qui voteront par intérêt puisque « c’est notre devoir ».
Les jeunes ont également leur avis sur l’âge des candidats à la présidentielle. Pour certains « l’expérience est importante pour diriger un pays », pour d’autres « l’âge n’influe pas sur l’efficacité ». Quelques-uns pensent que les politiques au gouvernement depuis des dizaines d’années se confortent dans leurs vieilles idées, et n’offrent aucun renouveau, « il nous faut du dynamisme, des nouvelles idées ! » déclare une élève. Le penser c’est bien, agir c’est mieux. Et si ce dont la France avait besoin c’était de l’action des jeunes, nous qui sommes tant désireux de changements et d’avenir meilleur? Et si c’était possiblement nous, le perturbateur capable d’enrayer les rouages?
“Désenchantés avant d’être enchantés”, confrontés à un chômage record, parfois privés de perspectives ou apercevant durement les horizons de crise se dressant devant eux… Les jeunes sont complètement désaccordés avec le message politique actuel, et se figurent comme étant les oubliés de notre époque. Mais alors, comment se construire et tenter d’ébaucher un chemin de vie alors même que tant d’enjeux nous dépassent ?
Sans avoir la prétention de vous éclairer totalement sur ces enjeux, nous espérons que cet article vous aidera à faire au mieux votre choix en avril prochain. Et qui sait ? Cela vous a peut-être donné l’envie d’en savoir un peu plus sur le très sérieux univers de la politique, paraissant a priori inabordable. Comprenez, pour finir, qu’il est important de saisir la complexité du monde dans lequel nous vivons afin d’essayer de “trouver sa place” dans cette vaste société et d’y être à son aise.
Et hop, un pas de plus vers le beau monde des adultes…

